Emma-Claire Fierce, sportive de haut niveau, artiste, entrepreneuse, écrivaine et conférencière.
Photo : ELYKSIR ESCP
Nageuse de l’extrême, Emma-Claire Fierce est connue pour avoir bouclé le Tsugaru Channel en juillet 2019 (en maillot de bain) établissant un record du monde. Elle est la première française engagée à réaliser la traversée des 7 océans à la nage. Emma-Claire est également la 1ère française à avoir traversé la moitié du North Channel le 1er août 2020 en 9 heures. Parallèlement à ces activités, elle écrit une saga et termine son doctorat en sciences de la santé et du sport. Elle vient de publier un livre intitulé « Petit Traité à l’attention des enfants TRUCMUCHEMACHINCHOSEOBJETS » dont l’objectif est de nous éclairer sur les différents aspects du processus d’annihilation de l’individu. Une vie pleinement occupée…
Pourquoi ce livre destiné aux enfants et aux plus grands ?
C’est suite à un ras le bol que j’ai voulu traiter de ce sujet. Mon objectif est de mettre en lumière les fonctionnements courants dans de multiples phrases de tous les jours pourtant nocives au développement de l’individu, particulièrement celui de l’enfant. Tout en mettant à jour de tels comportements, je donne les clefs à chacun pour comprendre et sortir des mécanismes et situations tant toxiques que néfastes.
En 2019, vous commencez l’écriture de la saga OCEANS7VEN Princess Lands après avoir écrit pour le théâtre. Cette saga, fortement influencée par vos connaissances dans les domaines de la psychologie et de la biologie, mélange réalité et monde imaginaire. Que voulez-vous raconter ?
La saga commence en allégorie : une scientifique trouve sur le sable une petite boule noire, qui s’avère être une perle, et qui avec le contact de l’eau se transforme en petite fille. Leur aventure de vie commence ainsi. La saga trace la vie de ces deux générations ensemble à ce qui semble être le début du XXI siècle.
Comment trouvez-vous le temps d’écrire ?
Pour l’écriture, je bloque des temps. Ce sont des temps sacrés et rien ne peut m’empêcher d’écrire.
Combien de temps durent ces temps d’écriture ?
Par bloc de temps. Actuellement avec le doctorat je suis à 6-8heures par semaine. En fait, le processus est plus complexe, j’ai plein d’idées tout au long de la journée que je reprends durant ces moments consacrés à l’écriture. Parfois on peut avoir une idée et en comprendre l’intégralité 6 mois plus tard. Je note juste des petites phrases. Quand je les note, c’est qu’elles sont prêtes à être cueillies. Soit j’explore ces phrases, soit elle s’intègre à la saga. Ce qui est impressionnant, c’est que je sais exactement où elles vont se positionner dans la structure totale de ma saga. Cela m’a pris environ 3 à 4 ans pour construire cette structure et aujourd’hui, j’ai tout en tête. En fait, j’écris en désynchronisé après avoir créé une structure chronologique.
De quoi avez-vous besoin pour écrire ?
De calme, beaucoup de calme et de patience. Ce qui est difficile pour moi : je suis une sportive, j’ai besoin de bouger. Mais l’écriture contrebalance l’activité sportive. Il faut beaucoup de patience pour écrire, beaucoup de patience avec soi même. Bien sûr, j’ai des routines issues du sport comme la respiration. Je me crée également une bulle grâce à la musique. Je peux ainsi écrire partout à partir du moment où je rentre dans ma bulle.
Quels sont vos rapports avec les médias ?
Je termine un doctorat en sciences de la santé et du sport et la connaissance que je désire apporter, n’est parfois pas en phase avec ce que t’attendent les journalistes ou les organisations qui me demandent de faire des conférences.
Quels sujets vous demande-t-on ?
Mon doctorat porte sur la compréhension des mécanismes d’évolution et d’adaptation de l’organisme humain. Je voudrais partager ce qu’il se passe dans le corps, et quelques médias me contactent sur des sujets comme la motivation ou le coaching. La motivation, c’est l’opium du peuple. C’est le café du matin. Ce n’est pas ce qui va vous faire nager pendant plus de 10 heures. Je voudrais apporter des connaissances scientifiques. C’est plus intéressant et c’est ce qui est attendu par le public. Je dois reconnaître que les demandes d’interviews et de conférences commencent à changer. les chefs d’entreprises comprennent ma recherche intellectuelle.
Comment expliquez-vous cette évolution ?
Je suis en contact avec plusieurs journalistes qui sont réellement dans les domaines sur lesquels je communique. Les relations durent plus longtemps que le seul temps de l’interview. Ce sont ceux qui sont intéressés par le processus, il n’y a pas obligatoirement d’articles à court terme mais on construit ensemble des choses. On passe d’une relation opportuniste à une relation plus profonde. Cela me ressemble plus.